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Mésange bleue (Photo B. Douville)

Petit matin dans le verger : ça zinzibule, ça titine, ça pisote, ça chuchote ! Tandis qu’au loin dans la plaine, ça croasse. On est bien à écouter les oiseaux du verger : mésanges, étourneaux et autres précieux auxiliaires de la production …

Sans la haie, pas d’oiseaux dans le verger

Car nos amis ne « vivent » pas tous dans le verger ; s’ils s’y nourrissent, ils habitent dans la haie vive qui protège notre verger. Peu de nids dans les pommiers, par contre la haie est une HLM à oiseaux : dans des nids construits ou creusés pour les cavernicoles, vers le bas ou en haut des hauts jets, certains se plaisent dans les méandres touffus des branches serrées, d’autres préfèrent une vue dégagée sur la campagne environnante !

À consulter la fiche conseils “la haie” de la ligue de protection des oiseaux (L.P.O.)

Les traîne-buissons, une belle équipe

Linotte mélodieuse (Photo J.C. Dubosc)
Linotte mélodieuse (Photo J.C. DUBOSC)

Rouge Gorge (ami du jardinier et du forestier) Accenteur mouchet, Troglodyte, Grimpereau des jardins (cavernicole) et autres Fauvettes (migrateurs) cohabitent dans la haie.

Les pics, verts et autres

Jolie petite famille, le pic est cavernicole : Pic vert, Pic épeiche (qui apprécie les grands arbres) Pic épeichette (de la taille d’un moineau) sont indispensables. Mais comme ils sont cavernicoles, il faut accepter les « loges » qu’ils creusent dans les arbres pour s’y loger. Ils sont d’excellents chasseurs d’insectes, et le Pic vert va même boulotter les fourmis, excellentes éleveuses de pucerons…

Pic vert (Photo B. Douville)
Pic vert (Photo B. Douville)

A table !!!

Le verger est un garde-manger inépuisable : pucerons, carpocapses, mulots, musaraignes et autres trotte-menu proposent une carte digne d’un chef étoilé. Et il y en a pour tout le monde, chacun se délectera de ce que la nature lui propose.

Insectivores

Ceux là vont se régaler des divers insectes, dont beaucoup sont des ravageurs de nos vergers. On va distinguer dans cette famille les insectivores « purs et durs » qui se nourrissent exclusivement d’insectes, et ceux qui préfèrent parfois un « menu enfant ».
Ces derniers sont granivores, consomment donc des graines et baies, mais préparent pour leur progéniture une bouillie d’insectes. Bon appétit, les petits.

Mon poids en nourriture

La mésange, par exemple (qui zinzibule lorsqu’elle n’a pas la bouche pleine) va consommer son poids en insecte chaque jour. Alors oui, elle ne pèse que 12 grammes, mais ça en fait des insectes et autres pucerons. Et multiplié par le nombre de mésanges…
L’étourneau, lui, se nourrira essentiellement des larves de ces insectes, les empêchant d’arriver à l’âge adulte.

Tremble… campagnol, ravageur de racines

Le campagnol, autrement nommé monsieur catastrophe pour la santé de nos jeunes fruitiers, est gourmand comme pas deux, il aime se nourrir des radicelles de nos arbres, causant des dommages irréparables.
Heureusement, Dame Nature a tout prévu …….…

……. les rapaces passent et repassent

Friands de rongeurs, les rapaces diurnes : Faucon crécerelle et Buse variable, ou nocturnes : Chouette effraie, Chevêche ou Hulotte surveillent le verger tels des drones silencieux.
Postés en hauteur et disposant d’une vision impressionnante, nos amis rapaces observent, planent sans bruit et « fondent » sur leur proie à 4 pattes qui n’a pas le temps de réagir.
Requiem pour un mulot.
Ou plutôt pour des mulots : imaginez donc qu’une famille de chouettes « consomme » de 3000 à 5000 proies par an ! Ceci dit, vue la vitesse à laquelle se reproduisent ces rongeurs, nos rapaces ont un garde-manger garni.
Donc, favorisons-les : Arbres de hauts jets, hauts piquets pour se poster, nichoirs…

Epervier d'Europe (Photo B. Douville)
Epervier d’Europe (Photo B. Douville)

Favorisons les habitats des oiseaux du verger

Donc nous sommes d’accord, nos oiseaux sont indispensables à la santé de nos vergers, aussi aidons-les dans la mesure du possible à s’installer auprès de nos vergers.
Pour ceux qui vivent dans leurs nids, les haies sont précieuses, à condition qu’elles soient à « étages » et plantées en espèces autochtones. Dans la gentille population des traîne-buissons certains préfèrent le bas, d’autres le haut des arbres.
Les cavernicoles vont loger dans des « trous » naturels ou creusés par eux ou d’autres, voire dans des nichoirs.

Les loges

Les pics vont généralement creuser eux-mêmes leur petite maison. Qui, au détour d’une promenade n’a entendu le bruit caractéristique du pic qui perfore pour faire ou agrandir un trou dans lequel il logera ?
Mais certains autres cavernicoles préféreront une maison « clef en main ».
C’est le cas de la chevêche qui profite d’un trou creusé par un autre.

Les nichoirs

Pour favoriser et retenir nos oiseaux cavernicoles nous pouvons poser des nichoirs, ainsi, habitant sur place, ils resteront faire du ménage dans nos vergers. Mais attention, à chaque espèce son nichoir (diamètre du trou d’entrée, balcon d’atterrissage…).
Et un nichoir réclame un nettoyage annuel. Enfin, c’est mieux pour limiter le parasitisme.

Nichoir Mésange bleue (Photo J.C. Dubosc)
Nichoir Mésange bleue (Photo J.C. Dubosc)

Le verger

Pressé d’avoir des fruits, on plante souvent des fruitiers basse tige. Mais il est très cohérent d’implanter quelques hautes tiges qui vivront 2 fois plus longtemps (pommier) ou vraiment vraiment plus longtemps (poirier 2 ou 3 siècles).
En vieillissant nos haute-tige offriront des postes d’observation pour les rapaces et des nichoirs naturels dans les anfractuosités…

Les arbres isolés

Ha là là, qu’est ce qu’on a envie de jouer de la tronçonneuse. Il ne faut surtout pas !
Un arbre isolé, même mort est utile car réservoir de nourriture et abri naturel. C’est aussi un excellent poste d’observation pour nos rapaces.

Alors, protégeons-les.
D’autant qu’esthétiquement, ils ont aussi toute leur place, non ?

Réalisé avec les connaissances de Jean Claude DUBOSC et la complicité de François JUGUET Association du domaine de Merval.

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