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En plus d’être anciennes et savoureuses, nos variétés anciennes présentent des caractéristiques hautement intéressantes pour notre santé, comparées aux variétés obtenues “après guerre” dites variétés modernes. Et ça concerne fruits et légumes.

Cet article est inspiré d’une passionnante étude dont vous trouverez les coordonnées en bas de page, avec le point de vue de l’auteur de ce texte.

Biodiversité : quel est ce mot barbare ?

Ce n’est que dans les années 2000 que le mot biodiversité commence à apparaître pour parler des espèces sauvages. La plante passe après les animaux (races locales) car moins visible qu’eux, et qui semble moins vivante.

Mais qui a tué nos variétés anciennes ?

La grande distribution. Comme ça c’est dit. Car ces variétés ne correspondent pas aux critères fixés. Et le consommateur s’y engouffre, hélas. Donc nous sommes deux responsables, ça aussi c’est dit !

Même si dans les années 1970 quelques actions de sauvegarde émergent, qui s’essouffleront rapidement.

Assortiment de variétés anciennes

Mise au tombeau de 100 ans de recherches et d’échanges.

De 1840 à 1939, profusion de variétés nouvelles par les “obtenteurs”. Les coûts de transport dérisoires diffusent aisément ces variétés de fruits et de légumes. Sous le second empire, (1852 à 1870, pour mémoire) le pavillon Baltard des halles est le lieu de rencontres, d’échanges de plantes et semences entre les professionnels passionnés.

Durant ces mêmes années sont édités nombre d’ouvrages, dont l’incontournable dictionnaire de pomologie d’André Leroy, bible de l’identification des variétés de pommes.

Dictionnaire de Pomologie, André Leroy

Drôle de nom, non ?

Et quand il réussit à obtenir une variété nouvelle, l’obtenteur la baptise, en fonction de son inspiration : souvent la commune de l’habitation (transparente de Bois Guillaume) parfois un territoire, voire le prénom de son épouse ou de sa fille, une saison ou un mois (belle fleur de mai) et étonnamment un nom étranger (Calville de Dantzig).

Après guerre : quelle déroute !

L’uniformisation des méthodes de production (imposées reconnaissons le aux agriculteurs ; la France avait eu, et avait encore faim) provoque la chute du nombre de variétés cultivées. On va vers une uniformisation. Bien regrettable, non ? Ben si.

Années 1980 : Ça repart…

Timidement, certes mais soulignons le. Des structures se mettent en place :

  • Amateurs : associations de sauvegarde
  • Professionnels : création d’établissements de semences bio
  • National : Bureau des ressources génétiques
  • Régional : Centres de ressources génétiques

Et depuis peu, un intérêt pour les circuits courts, la diversité de l’offre et les aspects gustatifs voit le jour. Ouf

Et côté nutritionnel ? Des pommes, des poires et des…

Hé non ! Mais sur des pommes, carottes et tomates, une étude complète démontre une bien plus importante teneur en micro nutriments dans les variétés anciennes, comparées aux variétés récentes.

Et les pommes à cidre, surtout les variétés anciennes, emportent la palme d’Or des polyphénols (2 à 7 fois supérieur). Alors, croquer dans des pommes à cidre amères ? Peut être. Mais on retrouve ces polyphénols dans les jus issus des pommes à cidre, savamment assemblées en acidité, douceur et amertume.

Polyphénol = antioxydant = bienfaits pour la santé

Tarte aux pommes
Tarte aux pommes (source pixabay)

De considérables enjeux sanitaires.

Ces fruits et légumes anciens, en plus des vertus énoncées aident aussi à lutter (puisque lutte il y a) contre l’obésité.

Leur goût, leur saveur authentique reflètent absolument leur valeur nutritionnelle.

Et du coup, on fait quoi ?

Hé bien du coup, on s’en occupe des ces variétés anciennes. En voici les étapes :

Recensement
Conservation
Identification
Valorisation

Notre travail n’est pas un cas isolé.

Non, ce travail fourni depuis 30 ans n’est pas un cas isolé, d’autres conservatoires existent, souvent subventionnés (ho, la chance)

Nous avons recensé, conservé, identifié plus de 400 variétés de pommes. Et donc, que reste-t-il à faire ? (regardez 5 lignes plus haut)

Logo du verger conservatoire
Logo du verger conservatoire du domaine de Brémontier Merval

Valoriser ces variétés anciennes.

Mais auparavant, je tiens à souligner qu’en plus de ces 4 principes hiérarchisés, nous avons aussi bien des notations et observations.

Donc : valoriser ces variétés, en tenant compte des goûts, de la conservation, de l’utilisation en cuisine et produits cidricoles. Mais aussi, si elles ont été maintenues, c’est peut-être pour leur résistance aux maladies et aléas climatiques.

Et donc, lisez cette étude : Gilles Debarle “la biodiversité au service du goût, quelle place pour les anciennes variétés de fruits et de légumes ?” éditeur : ministère de la culture

https://journals.openedition.org/insitu/25953#text